Découvrez la littérature des Premières Nations

3 juin 2021
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Dans le cadre de l’initiative En juin, je lis autochtone et pour souligner le Mois national de l’histoire autochtone, nous vous invitons à aller à la rencontre des communautés des Premières Nations qui peuplent le vaste territoire canadien. Laissez-vous entrainer par les histoires écrites par les auteur(trice)s issu(e)s des Premières Nations, afin d’élargir vos horizons, de les laisser vous éduquer et de leur permettre de stimuler chez vous des réflexions. Découvrez ces voix qui en ont tant à dire.

Un espace de rencontre et de découverte

C’est parfois simplement en côtoyant des membres des communautés autochtones que des personnages de fiction arrivent à nous font découvrir leur réalité. Par exemple, dans Noé et Grand-Ours – une aventure en Colombie-Britannique de Danielle S. Marcotte (Éditions des Plaines), un pilote et son amie Stéphanie partent à l’aventure dans la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique, sur le territoire d’une Première Nation où un prêtre venu de France il y a plus de cent ans se serait lié d’amitié avec le chef, à qui il aurait légué un trésor. Dans le roman « gothique » Le rôdeur de nuit de Drew Hayden Taylor (Éditions David), Tiffany, une jeune Anishinaabe de l’Ontario, nous laisse découvrir son quotidien, ses défis d’adolescente (notamment celui d’avoir un amoureux non-autochtone), mais aussi sa riche culture traditionnelle, dont le devoir de transmission repose sur les épaules de sa Mamie Ruth… et d’un mystérieux vampire de passage dans la réserve.

C’est parfois l’auteur lui-même qui fait la découverte de ce que signifie l’empreinte autochtone : dans Boiteur des bois (Éditions Perce-Neige), l’auteur d’ascendance wendate Félix Perkins partage en poésie sa quête identitaire et nous entraîne à la poursuite de ses doutes, de ses questionnements, de ses démons, mais aussi de son histoire familiale.

Un partage des savoirs autochtones

Certains auteurs issus des Premières Nations se font un devoir de communiquer leur savoir ancestral, comme le fait Katherena Vermette avec sa collection de livres pour enfants « Les Sept Enseignements des Anishinaabeg », qui traitent tour à tour de l’amour, de la sagesse, du courage, du respect, de l’honnêteté, de la vérité et, comme dans Deux sœurs en harmonie (Éditions des Plaines), de l’humilité. Grâce à ses personnages d’enfants autochtones dans des milieux urbains, auxquels tous les jeunes pourront s’identifier, la collection enseigne les fondements des valeurs et des pratiques traditionnelles anishinaabes.

Avec l’album jeunesse Hommage au bison (Éditions de la nouvelle plume), l’autrice Judith Silverthorne présente pour sa part une légende des Cris des Plaines qui explique de manière ludique comment le bison s’est offert en cadeau au peuple cris pour assurer sa survie au cours des années.

L’auteur Tomson Highway raconte quant à lui les coutumes et le territoire des Cris du nord du Manitoba. Grâce à ses albums jeunesse en français et en cri Un renard sur la glace – Maageesees Maskwameek Kaapit, Les libellules cerfs-volants – Pimithaagansa et Le chant des caribous – Ateek Oonagamoon (Éditions Prise de parole), l’excellent conteur transmet en toute simplicité l’imaginaire de sa culture.

Pour mieux comprendre l’histoire des peuples

Entendre l’histoire des peuples de la bouche même de ceux qui la vivent ou l’ont vécue en permet une compréhension plus juste. C’est une des voies qui pourrait garantir au Canada une véritable réconciliation entre autochtones et allochtones. Un livre comme Ce n’était pas nous les sauvages de Daniel N. Paul (Éditions Mouton noir Acadie), qui reprend l’histoire des Premières Nations en s’attardant au choc entre civilisations européennes et autochtones, est dès lors essentiel. Cette historiographie autochtone nous fait voir combien les horreurs du passé continuent de hanter les hommes et les femmes d’aujourd’hui.

Des réalités dont il faut parler

Écoles résidentielles (ou pensionnats), femmes autochtones portées disparues, injustices systémiques : ce sont autant de sujets liés à l’histoire des peuples autochtones dont il faut absolument continuer de traiter dans la littérature, comme plusieurs auteur(trice)s l’ont déjà fait. Les Premières Nations doivent constamment faire face à de nombreux défis, que portent à notre attention certaines voix autochtones émergentes comme celle de Shayne Michael, originaire de la Première Nation malécite du Madawaska, au Nouveau-Brunswick. Auteur de Fif et sauvage (Éditions Perce-Neige), un recueil de poésie honnête et sans filtre, Michael se réapproprie les étiquettes péjoratives dont il a souffert en raison de son homosexualité et de ses origines wolastoqiyik.

Apprenez-en davantage sur la littérature des Premières Nations en parcourant notre feuillet thématique sur les peuples autochtones et leur culture.