«Allumettes» de Charles Leblanc :

Une étincelle poétique

19 janvier 2022
Actualité
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Allumettes
de Charles Leblanc :
Une étincelle poétique

 

Comme on peut le lire en citation sur la quatrième de couverture, « un poème est une allumette qu’on frotte avec les yeux ou les oreilles qui s’allume et brûle dans la tête et le cœur et laisse des tisons dans tout le corps ». Le recueil de poésie Allumettes de Charles Leblanc, publié aux Éditions du Blé, réagit à diverses facettes de notre société et à divers événements ayant secoué notre monde au cours de la dernière décennie. L’œuvre aborde des sujets qui se rattachent de près ou de loin à l’amour, à la politique et au voyage.

Ce recueil rassemble des poèmes composés entre 2014 et 2019. Au fil des pages regroupées en trois grandes parties, Charles Leblanc contemple des événements marquants de l’actualité récente et se livre à des réflexions personnelles. C’est [ma] réaction émotive entre autres à l’épisode de la tuerie au Bataclan, à Paris, en 2015, et à toutes ces histoires d’attentats. Le titre fait référence à l’étincelle émotionnelle que peut provoquer la poésie chez ceux et celles qui l’entendent ou la lisent, un peu comme le fait une allumette.

Du réconfort

Les textes de la première partie, appelée « agit-prop au quotidien », abordent des questions tant d’environnement que de politique et de religion. Aucun sujet ayant fait régulièrement les manchettes du début du XXIe siècle n’est laissé de côté. Le poète y va de son ressenti devant la montée de l’extrémisme religieux et de la violence observée à partir de 2014. Il y a un poème, [notamment], qui parle de la destruction de la ville de Palmyre, en Syrie, par les islamistes de Daesh, dit Leblanc en faisant référence au texte « gardiens du temps ».

Avec « réflexions du jour », ce sont plutôt des observations, des commentaires sur des phénomènes de société auxquelles ont droit les lecteurs et lectrices. Je pense entre autres au poème qui s’appelle « Infobésité », donc l’obésité de l’information, c’est-à-dire que nous sommes constamment bombardés d’informations qui finissent par nous bourrer le crâne.

La dernière partie, poursuit Leblanc, que j’ai nommée « Versets amoureux », est à contre-courant des deux premières, avec des poèmes qui parlent de différentes formes d’amour. L’auteur déclare ici son amour de la langue française et de la culture acadienne. C’est aussi l’occasion pour lui d’exprimer son affection pour sa fille dans « ton nom ». [Ces textes viennent] un peu contrebalancer les premières parties du livre, souligne-t-il.

Une anthologie poétique

Les lecteurs et lectrices remarqueront que chacun des poèmes est daté : à ce titre, par rapport au reste du corpus de Leblanc, Allumettes ne fait pas exception. Je mets toujours la date de composition des poèmes, et ce, depuis le début. De cette manière, je peux revenir exactement à la période où j’ai écrit les différents textes et me remettre dans le même état d’esprit, explique-t-il. J’écris des textes et au bout d’une certaine période, quand je m’aperçois qu’il y en a un certain nombre, je retrouve des thèmes communs sous lesquels les regrouper. Et quand je le juge approprié, je présente ça comme un livre. Chacun des livres est comme une anthologie, affirme l’auteur.

Agir à la hauteur de ses moyens

Malgré son regard critique, il faut savoir qu’en aucun endroit du recueil Charles Leblanc n’a cherché à être moralisateur. J’aimerais simplement que les lecteurs [et lectrices] retiennent la citation d’Aimé Césaire, mise en épigraphe d’Allumettes, qui parle du fait que l’on ne doit pas rester spectateur devant ce qui se passe dans le monde. On doit intervenir à la mesure de ses moyens et ne pas rester indifférent. Avec ce recueil, l’auteur souhaite donc que ses lecteurs et lectrices se souviennent qu’ils et elles peuvent et doivent, autant que faire se peut, agir pour rendre notre monde meilleur.

Le recueil de poésie Allumettes de Charles Leblanc est paru aux Éditions du Blé, aux formats papier et numérique.

Julien Charrette
19 janvier 2022