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une nouveauté franco-canadienne

Le Vieux-Montréal en cartes postales anciennes, de Martine Bordeleau, sous la direction de Joanne Therrien
publié chez les Éditions des Plaines.

C’est guidé à travers la vaste collection de cartes postales de Joanne Therrien et les mots captivants de Martine Bordeleau, vous êtes convié à un voyage dans le temps à la découverte de l’histoire incroyable d’une des premières métropoles du Canada. Bienvenue dans le Vieux-Montréal à l’aube du XX^e  siècle !

Quand avez-vous reçu une carte postale pour la dernière fois ? Peut-être était-ce il y a des années, lors d’un voyage au Mexique de votre grand-mère, ou lors d’un périple qu’aura entrepris votre fils à travers l’Europe après l’obtention de son diplôme universitaire. Si vous en avez reçu une au cours de la dernière décennie, vous faites exception à la règle.

Jadis le support de pensées et de récits d’aventures concis lors de voyages à travers le monde, les cartes postales ont généralement été délaissées au fond de valises ou de tiroirs, comme autant de souvenirs fanés. L’ère numérique aura progressivement fait de ces petites pièces de papier des reliques du passé. Aujourd’hui, on peut parler avec ses amis via FaceTime, par exemple : il suffit d’un simple clic,  geste rendu possible même en se faisant bronzer sur une plage à Cuba ou en dégustant un croissant dans un petit café parisien. À la fin du XIX^e siècle, en revanche, communiquer avec ses proches n’était ni si facile ni si rapide.

À l’époque, les cartes postales constituaient un moyen très populaire et peu onéreux de documenter et de raconter ses voyages. Les pèlerins, touristes et autres aventuriers pouvaient ainsi communiquer avec leurs proches afin de leur partager la beauté de leurs destinations, les expériences qu’ils y vivaient. Ils pouvaient entretenir de loin des liens sociaux dans un monde où les distances étaient beaucoup plus signifiantes.

Malgré un déclin dans l’usage des cartes postales, elles trouvent pour certains une nouvelle vie en tant qu’objets de collection et de nostalgie. En effet, c’est grâce à ces témoignages de voyageurs d’antan et à des collectionneurs d’aujourd’hui si nous avons le plaisir de profiter de cet essai historique qu’ont réalisé Therrien et Bordeleau.

Le Vieux-Montréal en cartes postales anciennes présente une collection exceptionnelle de cartes postales, assemblée par Joanne Therrien. Certaines cartes remontent à plus de cent cinquante ans et illustrent de nombreux bâtiments qui aujourd’hui ne sont plus debout ou ont été rénovés au point d’être méconnaissables ! Cet ouvrage est une contribution précieuse à la préservation d’un patrimoine architectural et à la compréhension de l’évolution de Montréal à travers les siècles.

Un élément intrigant à explorer : les mots des correspondants sont souvent lisibles à l’endos de ces cartes. Brefs messages faisant eux-mêmes figure d’instantanés, ce sont des éclats de pensées, des tranches de vie appartenant à des personnes qui, dans certains cas, ont marché dans les rues du Vieux-Montréal il y a un siècle et côtoyé ses bâtiments historiques lorsqu’ils étaient tout neufs. Les commentaires et anecdotes de Bordeleau enrichissent encore davantage la compréhension du contexte historique.

Les cartes postales sont ici comme des morceaux d’histoire que l’on peut tenir dans sa main. Elles aident à comprendre comment la ville aux cent clochers a évolué au fil du temps, à célébrer ce qui la rend unique et à en apprécier la riche histoire. Chacune offre un petit voyage dans le temps en l’espace d’un regard.

Mélanie Carole