Le REFC présente : Daniela Zekina, illustratrice

Originaire de Bulgarie mais vivant au Canada depuis 25 ans, Daniela Zekina se considère comme une artiste et une illustratrice montréalaise, car ses accomplissements les plus importants dans son métier ont été faits à Montréal. Signant les illustrations de Les sept amis, un livre jeunesse créé avec Elena Martinez et publié chez Bouton d’or Acadie, elle a accepté de se prêter au jeu et de répondre à nos questions pour qu’on la découvre autrement.
1. Quelles ont été les lectures marquantes de votre jeunesse?
Très jeune, comme beaucoup d’enfants, j’étais fascinée par le monde imaginaire des Frères Grimm et les contes de Charles Perreault, qui étaient mes préférés. Je pense que ça formait aussi mon attirance aux illustrations, car à l’époque, il y avait des livres des contes de Perreault avec des illustrations très jolies et de niveau professionnel. Je peux dire que ces contes-là, de Charles Perrault, ont eu la plus grande influence sur moi. Mais j’aime aussi énormément Alice au pays des merveilles, et j’ai découvert un peu plus tard les histoires d’Andersen. Maintenant je pense qu’à mon âge, parmi les écrivains qui écrivent pour les enfants, je préfère Andersen, mais quand j’étais jeune, c’était Charles Perrault.
2. À quel moment et dans quel contexte avez-vous décidé de devenir illustratrice?
Ça remonte à tellement longtemps, c’est difficile de préciser le moment. J’ai commencé ma formation artistique à l’âge de 13 ans dans mon pays d’origine, en préparant mes examens pour entrer à l’École nationale des Beaux-Arts. J’ai commencé là à 14 ans, et au début, bien sûr, on touche différentes variations de l’art – un peu de peinture, de gravure, de sculpture – mais moi j’étais encore fascinée énormément par l’art de l’illustration, parce que je considère cet art comme étant l’un des plus importants : c’est le premier contact d’un enfant, d’un être humain, avec l’art en général. C’est l’art qui est lié avec la littérature, et en plus je suis une personne qui adore la poésie et la lecture. C’est pourquoi je pense que l’art de l’illustration a une très grande importance : ça peut former des goûts pour toute une vie.
3. Quel genre de lectrice êtes-vous?
J’aime les histoires qui sont liées à l’art. J’aime aussi beaucoup les romans documentaires et les histoires qui présentent un peu la vie des artistes, des points de vue inhabituels. J’aime, par exemple, le livre Barbe-bleue de Kurt Vonnegut; c’est un livre qui nous transporte dans tout un imaginaire, c’est un écrivain qui touche dans son écriture au surréalisme et à l’absurde, dans le bon sens de l’absurde. Le livre questionne à savoir quel art a le plus de valeur : l’art abstrait ou l’illustration. Alors c’est peut-être pourquoi ce livre-là était très intéressant pour moi. Sans donner de réponse définitive, parce qu’évidemment on ne peut pas comparer de cette façon les deux arts, il fait réfléchir sur l’art, et c’est super bien écrit.
4. Quel est votre mot préféré de la langue française, et pourquoi?
« Imagination », évidemment. Pour moi, l’imagination est très importante, parce que comme artiste, je préfère créer des mondes imaginaires. Bien sûr, ça m’est arrivé souvent de faire des tableaux dans le style réaliste, mais je préfère quand même – je parle comme peintre, et non comme illustratrice – le style réaliste-fantaisiste. Je crois que c’est très intéressant de montrer d’une façon presque réelle les choses qui n’existent pas pour vrai en réalité, qui existent juste dans l’imagination ou dans les rêves, si vous voulez.
5. Quel mot utiliseriez-vous pour vous décrire?
Persévérance? J’aime ce mot là aussi. Je pense que c’est une qualité très importante. Même si tu as la chance, même si tu as le talent, il faut avoir la persévérance aussi, et je crois l’avoir eue dans ma vie.
6. Êtes-vous du genre à juger un livre par sa couverture ou par son titre?
Je pense que je m’attarde plutôt à la couverture, car moi-même, comme artiste, je fais des images de couverture. C’est un métier très différent des illustrations de livres d’enfants, parce qu’il faut trouver une image qui, peut-être, n’existe pas dans le livre, mais qui présente l’esprit du livre. Et si l’image est puissante, je vais être attirée beaucoup par le livre; je suis une personne visuelle.
Le livre Les sept amis de Daniela Zekina et Elena Martinez est publié aux Éditions Bouton d’or Acadie. Le lancement montréalais du livre a lieu le samedi 2 décembre à 14 h à la Librairie Renaud-Bray de l’Avenue du Parc, à Montréal.
Alice Côté Dupuis