Questions et réponses avec Charles-Étienne Ferland, auteur de Max d’Exxila

27 septembre 2024
Actualité
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Pourquoi écrire de la science-fiction ?

J’écris de la science-fiction parce qu’elle permet de poser des questions essentielles sur notre futur tout en offrant un cadre narratif ludique. C’est un genre où l’imaginaire rencontre la réflexion, et pour moi, c’est un espace d’opportunités pour sensibiliser les jeunes lecteurs aux enjeux contemporains comme les changements climatiques ou les limites des ressources planétaires, tout en leur faisant découvrir le plaisir de lire.

À quoi ressemble ton processus d’écriture ? 

Étant scientifique de formation, mon processus d’écriture est très organisé et méthodique. J’utilise souvent des outils comme Excel pour structurer mes idées, planifier les arcs narratifs, et suivre le développement des personnages. Le projet Max d’Exxila a été particulièrement unique, car il a démarré il y a plus de 20 ans. Durant la pandémie, j’ai déterré ce manuscrit que ma mère, Suzanne Deutsch, et son amie, Cécile Bardon, avaient commencé à la fin des années 1990. Avec l’aide d’Émilie Tron, fille de Cécile, on a mis la main à la pâte pour revisiter le texte et le terminer. J’ai aussi bénéficié du programme de mentorat de l’AAOF avec Jean-Louis Trudel, j’ai eu du feedback très pertinent de Annie Bacon et Mélanie Boilard, et bien sûr le soutien inébranlable de ma copine Ariane Mercier.

As-tu rencontré des défis dans la conception de Max d’Exxila ? Syndrome de la page blanche ? Un chapitre qui t’a particulièrement tracassé ?

La réécriture de Max d’Exxila a comporté plusieurs défis, notamment celui de me réapproprier (avec la permission des autrices originales) toute la trame narrative et les personnages. C’était la première fois, normalement je suis celui qui fournit l’idée de base et qui rédige le texte. Cette fois, c’était différent. Le texte original comptait près de 50 000 mots; il a fallu que je fasse évaporer 45 000 mots pour revenir à l’essentiel, au squelette, et rebâtir un texte final de près de 35 000 mots. Plusieurs personnages ont été fusionnés pour jouer certains rôles. On a aussi éliminé des concepts de magie pour se concentrer sur le fantastique par la technologie.

Y a-t-il des médias en dehors de la littérature qui inspirent ton travail ? (musique, cinéma, images, etc.)

C’est un mélange de tout plein d’influences qui m’inspirent. Dans Max d’Exxila, on revisite en partie la notion du monomythe de Joseph Campbell (The Hero with a Thousand Faces) à travers les mésaventures du jeune Max, avide de découvrir ce qui est arrivé à ces étranges voyageurs de l’espace que l’on appelle les terriens. Des œuvres telles la très populaire série Harry Potter de J. K. Rowling, Le destin de Linus Hoppe de Anne-Laure Bondoux, The100 de Kass Morgan, Subnautica écrite par Tom Jubert et Horizon Zero Dawn écrite par John Gonzalez et Ben McCaw ont été fort inspirantes dans l’élaboration de l’univers de Max d’Exxila. La thématique d’exploration interplanétaire rappelle un peu La planète des singes de Pierre Boulle. J’écoute aussi beaucoup de musique en écrivant; on remarquera quelques clins d’œil à Elton John dans Max d’Exxila.

Le refroidissement climatique d’Exxila semble être une allégorie des problèmes environnementaux actuels sur Terre. Dans quelle mesure était-il important pour toi d’intégrer ces thèmes dans le roman ?

Intégrer les thèmes environnementaux était fondamental pour moi. Le refroidissement climatique d’Exxila reflète l’ignorance ou le déni face aux enjeux environnementaux sur Terre. À travers ce récit, je cherche à sensibiliser mes jeunes lecteurs aux enjeux climatiques sans être moralisateur. Je veux qu’ils réfléchissent à ces problématiques tout en vivant une aventure captivante. Mon but est de créer des récits divertissants qui, en filigrane, incitent à la réflexion et à l’action.