«Projet TERRE» de Michel Thérien et Nelson Charest :

Pour reconnecter l’humanité avec son chez-soi

24 novembre 2021
Actualité
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Projet TERRE
de Michel Thérien et Nelson Charest :
Pour reconnecter l’humanité avec son chez-soi

 

Nous vivons à une époque où nous sommes de plus en plus déconnectés de notre habitat naturel. Nous avons pour la plupart négligé de prendre soin de la planète sur laquelle nous vivons tous. Projet TERRE, collectif de poésie dirigé par Michel Thérien et Nelson Charest, et publié aux Éditions David, est un appel à une reconnexion avec « notre maison » : la planète Terre. Simplement, directement, parfois violemment, les poètes nous rappellent que sans la Terre, nous ne sommes rien!

Avec ce recueil de poésie construit à la manière d’un collectif, Michel Thérien et Nelson Charest ont voulu créer une plateforme où les poètes participantes et participants pourraient livrer leurs états d’âme sur l’état de la planète. L’idée, explique Thérien, c’était de rassembler sous le même titre des poètes de partout au pays pour qu’ils s’expriment sur l’urgence de la Terre.

Le recueil est divisé en cinq sections distinctes ayant pour cœur les deux sections du milieu. La première partie du noyau, qui s’intitule « La Terre infinie », représente le côté plus global [de la crise écologique], tandis que l’autre [partie], nommée « Les lieux de la Terre », [traite] plutôt de la manière locale d’aborder la problématique L’œuvre débute par les « Mots de la Terre », une section axée sur le langage poétique : comment on va exprimer les choses. La dernière section, « Terre à l’agonie », est selon Nelson Charest la partie la plus trash et la plus dure – bien que cette tangente soit perceptible dans tout le recueil.

Au départ, les deux codirecteurs ont pensé donner la parole exclusivement à de jeunes auteurs et autrices. Mais leur plan a rapidement changé, comme le raconte Charest : En cours de route, nous nous sommes rendu compte de l’intérêt pour une œuvre de ce genre chez des gens de notre génération. C’est à partir de là que nous avons décidé de créer un dialogue à travers ce recueil en réunissant des gens de différentes générations. Cette diversité, en plus de rentre le livre plus intéressant aux yeux des codirecteurs, a aussi mis en valeur des résonances entre les préoccupations des plus jeunes et celles des plus âgés. Ce projet a permis, affirme Charest, de constater l’existence d’une forme de communauté qui traverse les âges, mais aussi les régions géographiques et les identités.

Un intérêt marqué

Charest et Thérien n’ont eu aucun mal à dénicher la trentaine de collaborateurs et collaboratrices réunis aux fins de ce recueil, qui a immédiatement suscité l’engouement du milieu littéraire franco-canadien. Ainsi, les autrices et auteurs les plus établis, tels Jean Marc Dalpé, Zachary Richard ou Daniel Lavoie, y côtoient la nouvelle génération de poètes, dont Sébastien Bérubé, Chloé LaDuchesse et Amber O’Reilly. Cette dernière affirme que l’environnement a toujours occupé une place importante dans son cœur, et que c’est pour cette raison qu’elle a accepté de participer au projet. En tant que poète engagée, dit O’Reilly, je souhaite remplir mon devoir en faisant en sorte qu’on ne l’oublie jamais, notre Terre. Mes poèmes offrent des perspectives sur l’interconnectivité de notre espèce et notre environnement, car nous ne serons jamais autosuffisants sans ressources naturelles.

Exprimer une préoccupation commune

Le projet est né, en quelque sorte, d’une préoccupation commune des codirecteurs pour l’avenir de notre planète. Michel Thérien confie ceci : L’environnement est un sujet qui m’a toujours suivi, dans tous mes recueils. Donc, j’ai cette préoccupation qui m’habite depuis longtemps. C’est aussi un sujet qui défraie régulièrement les manchettes un peu partout dans le monde. Thérien ajoute : Avec tout ce qui arrivait, comme tout le monde, j’étais plus à l’écoute des nouvelles, des développements sur le sujet [la crise écologique] ainsi que de notre incapacité à résoudre le problème. Pour moi, [la création de ce collectif], c’était un geste instinctif, naturel. Je ne suis ni météorologue ni scientifique, je suis un poète. Donc j’ai essayé de prendre la poésie comme moyen d’exprimer mes inquiétudes.

On voulait réagir, mais on voulait que ce soit une réaction de groupe, poursuit Thérien. Ce à quoi Nelson Charest, d’un même élan, ajoute que l’élément essentiel de l’œuvre est son rôle communautaire : Un recueil fait seul, c’est bien, mais je pense que le nombre de participants ajoute une plus-value et renforce le message.

Il y avait donc ici une volonté de s’exprimer en présentant divers points de vue sur la question de l’écologie. Ces points de vue se rejoignent pour former une communauté qui cherche à changer le monde, à sa manière. Pour moi, c’est un recueil à la fois très unitaire, mais en même temps très riche et diversifié, remarque Nelson Charest. Il trouve que la situation actuelle nous invite à trouver des solutions, à modifier notre conception du monde et à changer notre rapport avec notre environnement. Je pense, conclut-il, que la poésie peut contribuer à changer les mentalités.

Le recueil de poésie collectif Projet TERRE, sous la direction de Michel Thérien et Nelson Charest, est paru aux Éditions David, aux format papier et numérique.

Julien Charrette
24 novembre 2021