«Une petite Cadie en Martinique» d’André-Carl Vachon: Plonger dans l’inconnu
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Une petite Cadie en Martinique d’André-Carl Vachon
Plonger dans l’inconnu
Quand on pense aujourd’hui à la Martinique, on rêve de la plage et d’un bon rhum ou d’un petit cocktail tropical, en maillot de bain. Mais dans l’essai Une petite Cadie en Martinique publié aux Éditions La Grande Marée, le généalogiste et auteur André-Carl Vachon nous fait découvrir un pan méconnu de l’Histoire en démontrant qu’au 18e siècle, quand des Acadiens ont été déportés sur cette île et qu’ils ont dû faire face à un climat austère et à l’éloignement de leur famille, la réalité était tout autre.
C’est grâce à un travail méticuleux de consultation d’archives et d’analyses de documents qu’André-Carl Vachon a réussi à mettre en lumière, mais surtout à réécrire l’histoire des Acadiens déportés qui se sont implantés en Martinique. Premièrement, il a fallu que je relise les registres des églises là-bas. On m’a surnommé le détective acadien! explique celui qui a écrit cet essai qui s’appuie sur la généalogie à la demande du Comité martiniquais du tourisme à Montréal. C’est à l’aide de la généalogie que je recrée les listes des passagers qui étaient sur les bateaux et que j’explique les mouvements et les démonstrations qu’ils étaient bel et bien là.
Avant ses recherches, il n’y avait qu’un seul article scientifique qui avait été fait sur le sujet par un professeur d’université. Mais comme il était lui-même un Martiniquais, il ne savait pas distinguer un Acadien d’un autre Canadien ou même d’un Français, alors son étude était un peu biaisée. André-Carl Vachon a donc dû fouiller et pousser plus loin pour être apte à reconstituer cette époque de grands mouvements. Ils représentaient 1% de la population blanche, ce qui n’est vraiment pas beaucoup! On peut comprendre pourquoi ils sont passés inaperçus dans les livres d’histoire de la Martinique.
Pour le premier chapitre, c’était important de faire une brève histoire de l’Acadie, parce que les Antillais ne savent pas trop ce que c’est. Alors j’ai réécris un peu son fondement, et ensuite toute la question de la déportation des Acadiens. Pour le reste, l’auteur est entré en profondeur dans son sujet en traitant notamment des démarches pour attirer les Acadiens vers les petites Antilles, de leur venue en Martinique à partir de la Nouvelle-Angleterre, d’autres États américains ou même d’autres pays, de leur arrivée, leur installation et leur nombre, et de leur vie sur l’île.
Au final, André-Carl Vachon utilise dans Une petite Cadie en Martinique des preuves généalogiques que certains Acadiens ont, à un moment ou à un autre, été envoyés en Martinique pour y vivre, mais va bien plus loin que ça. En analysant et en faisant parler les documents, il est capable d’expliquer jusqu’au mode de vie des Acadiens en Martinique et aux métiers qu’ils y occupaient. J’ai vraiment fait une synthèse du sujet pour comprendre qui ils sont et pourquoi ils sont là. J’ai voulu que les gens s’intéressent et comprennent ce qui s’est passé.
Grande aventure s’il en est une, ce déplacement d’Acadiens vers la Martinique est non seulement un pan d’histoire méconnu qu’il est très intéressant de découvrir, mais en plus, selon l’éditeur des Éditions La Grande Marée Jacques Ouellet, ça se lit comme si tu lisais un roman. Il a une bonne plume, il sait comment s’y prendre pour rendre ça intéressant. Surtout, selon lui, ce qui est intéressant avec monsieur Vachon, c’est qu’il fait ses recherches à point. Il n’écrit jamais rien dans ses manuscrits si ça n’est pas fondé. Il précise où il a pris ses informations, et on utilise aussi des documents de référence comme des photos ou des cartes géographiques. C’est ça qui rend ses livres intéressants.
L’essai historique Une petite Cadie en Martinique est publié aux Éditions La Grande Marée.
Alice Côté Dupuis
4 janvier 2017
La prochaine nouveauté franco-canadienne portera sur Mourir à Scoudouc d’Herménégilde Chiasson aux Éditions Perce-Neige.