Chaque semaine, le RECF présente

une nouveauté franco-canadienne

Maldoror de Nancy Vickers

Occulter la réalité

Dans le village fictif et intemporel de Maldoror, une artiste peintre du nom de Vanessa cherche à retrouver sa meilleure amie Séverine, disparue mystérieusement, quitte à tenter de la réincarner dans ses propres petits enfants, Océan et Trinité, dont elle a la garde depuis la mort de sa fille Immaculée et le départ en tournée de leur père, Vlad Vamberger, musicien de renommée internationale. Si les jumeaux ont eux aussi une quête à poursuivre, c’est entre maisons hantées, fantômes et esprits, tableaux qui s’animent et messages de l’au-delà qu’on en apprendra davantage, dans Maldoror, ce roman à l’univers étrange et singulier de l’auteure Nancy Vickers, paru le 12 octobre 2016 aux Éditions David.

Vanessa pense que le mari de Séverine l’a tuée, et tout le long du livre, elle veut la trouver, elle veut savoir ce qui lui est arrivé. Elle va vouloir la faire revenir, jusqu’à la faire réincarner à travers les enfants de sa fille; elle va essayer, révèle rapidement Nancy Vickers, au sujet de la trame de base de son nouveau roman qu’elle qualifie de gothique. Mais il y a tant d’autres éléments que ça devient compliqué à expliquer, c’est un peu une histoire de fantômes.

Fantômes, morts, lieux et maisons hantés, tous des sujets qui ont toujours fasciné l’auteure. La thématique, c’est vraiment la hantise et l’obsession; l’obsession de la mort, de vouloir faire revenir quelqu’un qui est parti, de vouloir le faire revenir jusqu’à la folie, ajoute-t-elle pour décrire son roman qui tangue entre le surréel fantastique et le romantisme noir, gothique, à la Edgar Allan Poe.

C’est un propos assez singulier, j’avoue, cette espèce de zone entre le réel et le fantastique; fantastique qui est aussi un peu sombre, décrit pour sa part Marc Haentjens, directeur général des Éditions David. On parle de gothique, mais c’est vrai que parfois, on est proche de l’horreur.

Divisé en quatre parties, le livre donne la parole d’abord à Immaculée, qui raconte son histoire et qui meurt en couches à la fin de son récit, puis tour à tour à sa mère Vanessa, dans sa recherche de Séverine, à Vlad Vamberger, le musicien qui deviendra fou en voulant composer sa dernière œuvre en hommage à sa femme décédée, puis enfin aux jumeaux, Océan et Trinité, qui tenteront de terminer la composition de leur père.

Dans chaque étape importante du livre, il y a un tableau. J’aime beaucoup les artistes, et il y a beaucoup de tableaux qui jouent un rôle important dans ce livre-là. Les tableaux transmettent des messages, même qu’on entre en eux et qu’ils bougent, explique l’auteure, qui s’est inspirée d’une artiste résidant à Vankleek Hill pour créer son personnage de Vanessa, mais surtout de ses peintures pour influencer son livre. Il y a donc une très grande présence de l’art dans ce roman. On est dans un monde occulte, mais aussi un monde artistique. Un monde qui s’éloigne de la réalité. Nancy Vickers réussit à créer des liens et un univers qui nous happent, et on embarque! complète l’éditeur à propos de cette oeuvre aux personnages, à l’histoire et aux situations qu’il trouve bouleversants.

Son écriture est fascinante, mais évidemment, il faut accepter de se laisser aller et qu’à un moment donné, on sorte un peu du réel, qu’on est un peu dans ce monde imaginaire où il y a des esprits qui ont un pouvoir sur les choses, qui font trembler des murs et qui font bouger des tableaux, achève de décrire Marc Haentjens, tandis que la principale intéressée, Nancy Vickers, reconnaît que ce genre de roman n’est pas pour tout le monde. Elle invite malgré tout les gens à oser : Essayez de l’aborder, vous allez vraiment être emportés dans un autre monde!

Le roman Maldoror de Nancy Vickers est paru aux Éditions David le 12 octobre 2016.

Alice Côté Dupuis

26 octobre 2016

La prochaine nouveauté de la semaine à découvrir : L’enfant-feu de Michèle Vinet publié aux Éditions Prise de parole