« Mon écologie » d’Alasdair Rees :

Voir le monde dans son ensemble

10 juin 2021
Actualité
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Mon écologie
d’Alasdair Rees :
Voir le monde dans son ensemble

 

Notre environnement regorge de petites et grandes merveilles qui échappent trop souvent à notre regard. Il suffit de s’attarder à ces choses, parfois faussement anodines, pour voir à quel point chaque détail compte. Le poète fransaskois Alasdair Rees l’a bien compris, lui, et nous invite à le suivre dans un voyage, fusion entre la poésie et la science, aux confins de son monde intérieur et de son environnement immédiat. Le lecteur plonge ici tête première dans les soigneux processus sous-jacents aux transformations et aux mouvements de la nature. Le recueil de poésie qui en résulte, et qui s’intitule Mon écologie, est paru aux Éditions du Blé.

Avec cette œuvre, Alasdair Rees a couché sur papier sa philosophie de vie, dont la pierre angulaire est la nature… cette nature qui l’a toujours fasciné : J’ai essayé un peu de reproduire la façon dont je pense, cet intérêt que j’ai pour l’écologie. Le recueil de poésie va plus loin que le monde visible, en nous parlant des choses microscopiques qui existent individuellement mais qui forment collectivement un tout. J’ai voulu présenter ces entités individuelles qui ensemble forment quelque chose de plus compliqué et de plus complexe [que la somme de ses parties]. C’est une ode à tout ce qui compose notre environnement et soutient la vie.

Traduire en mots les émotions

Le poète a composé des textes en s’inspirant par exemple de l’eau, des plantes et des microorganismes qui interagissent avec toutes les formes de vie. L’inspiration me vient de mes expériences, confie-t-il, c’est-à-dire ce que je vis avec d’autres gens ou dans mon monde intérieur, les choses que je vois dans mon jardin ou lorsque je fais des marches. Ses poèmes sont à la fois reflet et synthèse des émotions qu’il a ressenties en expérimentant, en observant, en côtoyant.

En outre, Rees s’est inspiré de la pratique de la poétesse Adrienne Rich, qui se décrit elle-même comme « un instrument incarné dans la peau d’une femme » (traduction libre). Cette déclaration a été pour lui l’étincelle qui a mené à la conception de Mon écologie. Il avait, dit-il, ce désir de juste traduire l’expérience et de produire une représentation de soi. C’est une réflexion sur mon expérience, sur mon état émotionnel et, d’une certaine manière, sur la nature humaine.

Se reconnecter avec le public

Pour complémenter son œuvre, Rees a produit une série de vidéos qu’il est possible de visionner sur le site Internet et la page Facebook des Éditions du Blé. Ces contenus numériques viennent remplacer sommairement les lectures publiques qu’il avait l’habitude de faire. J’ai commencé à travailler avec les vidéos quand la [crise sanitaire liée au coronavirus] a commencé; avant cela, je faisais régulièrement des performances devant public. Slameur reconnu et récompensé en Saskatchewan, le poète s’est produit un peu partout au pays. Alors, la vidéo était une façon pour moi d’avoir une interaction avec le public, même si c’était seulement moi devant un écran.

Pour donner jour à ce volet interactif, Rees a eu recours à différents procédés d’éveil des sens, tels que le bruitage – son d’un cours d’eau, bruissement de feuilles – et le collage visuel – images de la nature, dessin, portrait. Cela induit un état contemplatif profond. Chacun(e), naturellement, en tirera ses propres réflexions. Je pense qu’il y a plusieurs « entrées » dans le recueil, donc j’espère que chaque lecteur va apprendre quelque chose de différent.

Le recueil de poésie Mon écologie d’Alasdair Rees est paru aux Éditions du Blé.

Julien Charette
10 juin 2021