«L’Acadie en baratte» de Diane Carmel Léger
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L’Acadie en baratte de Diane Carmel Léger
Apprendre en s’amusant
Plus de 25 ans après avoir publié La butte à Pétard, son premier roman historique qui racontait l’Acadie, l’auteure néo-brunswickoise Diane Carmel Léger a trouvé une nouvelle façon, en collaboration avec les Éditions Bouton d’or Acadie, de toucher les gens avec l’histoire de son coin de pays. Avec L’Acadie en baratte, elle rend non seulement accessible aux 8 à 100 ans l’histoire des provinces maritimes et des communautés acadiennes, mais elle s’assure aussi de rappeler aux jeunes l’importance de passer du temps avec leurs grands-parents.
Sous-titré « Petit guide inusité des Maritimes », ce nouveau conte publié chez Bouton d’or Acadie se veut presque un guide touristique, mais sous forme de roman jeunesse. Le projet est né du fait que même si souvent, on parle de l’Acadie, c’est étonnant le nombre de gens qui ne savent pas vraiment de quoi il s’agit, qui se posent toutes sortes de questions. Quand on ouvre une carte géographique aujourd’hui, il n’y a pas le mot Acadie écrit dessus, pourtant, tout le monde en parle, alors c’est une façon d’expliquer ce que c’est. Et Diane Carmel Léger est vraiment la personne la mieux placée pour parler de l’Acadie avec simplicité. Elle a aussi un attachement aux lieux et une très, très bonne connaissance historique, nous explique la directrice générale et littéraire des Éditions Bouton d’or Acadie, Marie Cadieux.
Utilisant l’histoire d’une grand-mère – une mémére – acadienne plutôt excentrique et de son petit-fils montréalais, Nico, qui vient lui rendre visite durant les vacances d’été et avec qui elle fera un périple en drôle de fourgonnette fantaisiste, Diane Carmel Léger fait voyager ses lecteurs à travers les trois provinces maritimes en laissant tomber ici et là de nombreux faits saillants de l’histoire acadienne. L’enfant est seul avec sa grand-mère pour la première fois, et elle veut lui montrer l’Acadie. Il arrive dans le stationnement et il voit une Westfalia dans laquelle ils vont faire du camping en faisant le tour des Maritimes, en visitant surtout les communautés acadiennes. Ils vont se joindre aux activités qui se passent pendant la saison estivale, raconte l’auteure, affirmant qu’il y a bien des choses qui se passent en Acadie qui pourraient intéresser les familles qui liront son nouveau livre.
À travers cette aventure, on découvrira une belle relation de confiance et d’affection entre la mémére et son petit-fils, assez pour que celui-ci révèle un souci qui le tracasse : le retour en classe. Bien sûr, le voyage avec sa grand-mère sera suffisant pour tout arranger, et de toutes façons, entre Moncton, Port-Royal, Louisbourg, Grand-Sault, le Grand Tintamarre de Caraquet, Cap-Egmont et Abrams-Village sur l’Île-du-Prince-Édouard, le jardin botanique du Madawaska, la rivière Petit-Codiac, la Baie de Fundy, le site du Grand-Pré en Nouvelle-Écosse, le plus vieux festival acadien au monde à Baie Sainte-Marie et on en passe, Nico n’aura pas trop le temps de penser à ses tracas. Chaque province a quelque chose à offrir et c’était un défi de sélectionner les attraits auxquels j’allais m’attarder, je voulais en nommer encore davantage. Je ne voulais pas seulement parler du passé, mais aussi du présent, commente l’auteure, fière Acadienne.
Ceux qui ne connaissent pas l’Acadie, surtout, ou ceux qui ont envie de la découvrir ou qui ont un peu de difficulté à situer géographiquement où les choses se passent apprécieront grandement ce livre, selon son éditrice. Le petit guide est aussi illustré du début à la fin par Raynald Basque, un artiste bien connu dans la région acadienne pour ses peintures hyper réalistes des lieux, qui a suivi le parcours de Mémére et de Nico, allant jusqu’à peindre une carte géographique. C’est instructif autant qu’amusant. On peut en faire une lecture pour le plaisir de lire une histoire, mais en même temps, les jeunes et leur famille vont découvrir l’origine du drapeau acadien ou de l’hymne national, par exemple; plein de choses que nous ici on prend un peu pour acquis mais qu’on se rend compte que plein de gens à l’extérieur de l’Acadie ignorent, ajoute Marie Cadieux, persuadée que ce nouveau livre jeunesse répond de façon originale à un besoin bien réel.
Bien sûr, toutes les découvertes – que ce soit des coutumes, de la nourriture, du territoire ou des différences de langue – se font au fil des discussions entre la grand-mère et son petit-fils; il ne s’agit pas de longs paragraphes descriptifs et ennuyeux. C’est naturellement, au cours du voyage, que Nico fera le plein de connaissances, mais il participera lui aussi, en partageant ses propres observations et en posant des questions, en faisant des remarques parfois bien intéressantes et pertinentes. Je trouve que les enfants aujourd’hui n’ont pas assez de temps libre pour s’ennuyer comme il le faut et être obligés de créer leurs propres jeux. Alors dans l’histoire, Nico, avec l’aide de sa grand-mère, va être assez stimulé : il va s’imaginer des choses et être très créatif!, conclue l’auteure, qui rappelle l’importance pour les jeunes de passer du temps en plein air, mais aussi avec leurs grands-parents!
Le roman jeunesse L’Acadie en baratte de Diane Carmel Léger est publié aux Éditions Bouton d’or Acadie.
Alice Côté Dupuis
25 octobre 2017