Un diamant tiré de la fange
le Regroupement vous présente
une nouveauté franco-canadienne
Le prince africain, le traducteur et le nazi, de Didier Leclair
publié chez les Éditions David.
Dans son nouveau roman d’espionnage se déroulant pendant le pic de l’occupation allemande en France, Leclair offre une perspective unique. Le Prince africain, le traducteur et le nazi met en scène des personnages noirs qui eux aussi ont refusé d’accepter le nazisme.
Les immeubles sont ornés d’affiches de propagande nazie. Les rideaux dans les fenêtres des maisons sont tirés. Des soldats allemands arpentent les rues pavées avec une autorité qui glace le sang. Nous sommes en 1941, en plein milieu de l’Occupation allemande de la France.
Vous vous demandez peut-être : comment ce roman se distingue-t-il des milliers d’autres livres sur la Seconde Guerre mondiale ?
Lorsque la guerre éclate à travers l’Europe, Son Altesse Antonio est à Paris pour faire le trafic illicite des diamants, une entreprise hasardeuse même en temps de paix. Armé de son intelligence, de faux papiers et d’un pistolet semi-automatique, Jean de Dieu est le traducteur fidèle du prince, aidant à faciliter les transactions avec les acheteurs locaux. Les activités du prince attirent un tortionnaire de la Gestapo avec la patience d’un sadique, le Major F. Baumeister. Celui-ci ne s’arrêtera devant rien pour convoiter toutes les pierres précieuses et s’enfuir vers l’Amérique du Sud. Il s’agit d’une histoire d’espionnage qui regorge d’intrigues et d’action, d’un duel intellectuel palpitant entre le prince, le traducteur et le nazi.
Dans son roman, Didier Leclair offre une perspective nouvelle et fascinante sur l’Occupation de Paris, celle du Prince Antonio, de Jean de Dieu et de Hans, trois hommes noirs d’origine africaine. Il est intéressant de savoir que la plupart des personnages secondaires appartiennent eux aussi à des groupes marginalisés, ceux qu’on a souvent tendance à négliger lors de l’étude de cette période historique. Il ne faut surtout pas oublier qu’ils ont également été victimes d’Adolf Hitler et du Parti nazi, et que leur histoire mérite d’être partagée.
Un de mes personnages préférés est Jenny, une travailleuse de sexe d’origine chinoise qui fume des cigarettes à la menthe et rêve d’être une vedette de cinéma. Sans révéler trop de l’intrigue, je peux vous dire qu’elle se révèle être d’une valeur inestimable pour les personnages principaux, tout cela grâce à son travail et sa vivacité d’esprit.
Le prince héritier navigue dans un monde où les frontières entre le bien et le mal sont floues, où les allégeances sont souvent dictées par la nécessité plutôt que par la moralité. En tant que lectrice, j’apprécie qu’il n’y ait pas vraiment de good guys dans l’histoire. Chaque personnage a commis des actes dont il n’est pas fier, souvent pour survivre dans un monde injuste gouverné par des hommes riches et blancs. Malgré leurs défauts, on finit par éprouver de l’empathie et de l’affection pour eux.
Eh bien, à l’exception des nazis. Personne n’aime un nazi.
C’était un roman haletant, plein d’action et de danger à chaque page, laissant le lecteur avide d’en savoir plus. Je n’ai pas pu lâcher le livre ! De plus, l’auteur possède un style d’écriture exceptionnellement descriptif. Il capture la quintessence de la ville de Paris lors de cette époque marquée par la peur, la résistance et la clandestinité. Ses personnages uniques et colorés prennent vie sous sa plume, chacun d’eux apportant sa propre énergie pour créer un environnement multidimensionnel.
Ainsi, ce roman transcende les conventions du genre pour offrir une expérience de lecture profondément enrichissante et émotionnellement captivante. Le Prince africain, le traducteur et le nazi est un roman qui restera gravé dans l’esprit du lecteur bien après avoir lu la dernière page, rappelant que même au milieu de l’obscurité, l’espoir et la résistance persistent.
Bonne lecture !
Mélanie Carole