Le REFC présente : Lise Gaboury-Diallo, auteure et poète
Elle est professeure, critique et auteure; elle a remporté de nombreux prix dont le Prix de poésie Radio-Canada et le Prix Rue-Deschambault (deux fois!), et elle a même été nommée membre de l’Ordre du Canada pour son apport à l’éducation, à la littérature et à la promotion de la francophonie manitobaine, en 2017. Que pourrait-on bien encore apprendre au sujet de l’auteure manitobaine Lise Gaboury-Diallo? Rencontrée lors du 40e Salon du livre de Montréal, elle a accepté de jouer le jeu et de répondre à notre questionnaire.
1. Quelles ont été des lectures marquantes de votre jeunesse?
J’ai tout dévoré d’Anne Hébert, et j’avais été très fascinée par ce qu’elle a fait. Ça, c’est du côté du roman. Du côté de la poésie, j’avais beaucoup aimé les auteurs québécois comme Gaston Miron et Paul Chamberland; c’était un peu cette époque-là. Mais j’ai aussi beaucoup lu les poètes français, parce que c’était surtout ça qu’on nous enseignait à l’université.
2. À quel moment avez-vous décidé de devenir auteure?
C’est venu un peu comme ça, tout doucement : j’écrivais, j’écrivais, et à un moment donné, on m’a demandé si j’avais des textes à publier. J’avais collectionné toutes sortes de textes au fil des ans, parce que j’écris depuis que je suis adolescente. J’avais des tiroirs et des sacs pleins de morceaux de papier griffonnés! J’écrivais mes pensées, comme ça. Alors c’était un peu par accident, par hasard; quelqu’un m’a dit « On a besoin de textes », et j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler sur ce projet-là, alors je me suis lancée. Il faut dire qu’à ce moment-là, mes enfants étaient assez grands, ils allaient à l’école, alors j’avais maintenant le temps pour m’y consacrer.
3. Êtes-vous du genre à juger un livre par sa couverture ou par son titre?
Le titre peut certainement m’interpeller, mais la couverture non, parce que je pense à des maisons d’éditions comme Seuil, où c’est d’une sobriété, alors ça ne peut pas être que ça. Souvent, ce sont des recommandations qu’on me fait; si, dans mon cercle d’amis, on me dit que c’est un bon livre, je vais le lire. Je suis assez ouverte, je suis prête à découvrir de nouveaux textes.
4. Est-ce qu’il y a un personnage fictif de la littérature que vous aimeriez rencontrer?
Non, je pense que j’aime bien les voir dans leurs fictions; je ne sais pas si j’ai envie de les enlever à leur monde imaginaire et de briser tout le côté rêvé, onirique de tout ça. Si ça devient trop concret, je pense que c’est un peu comme le cinéma : ce n’est jamais aussi bon que le livre. Donc j’aimerais bien que mes personnages fictifs restent fictifs, mais j’aimerais peut-être rencontrer les auteurs, par contre! Il y a plusieurs auteurs que j’aurais aimé rencontrer de leur vivant, comme Gabrielle Roy. Gabrielle Roy est une incontournable pour moi.
5. Quelle a été votre dernière lecture marquante?
Je suis en train de lire le texte de Mathieu Villeneuve, Borealium tremens, qui est vraiment super. Il est venu cet été au Manitoba écrire, il était écrivain en résidence, et j’ai commencé à lire son livre, et c’est vraiment bien. Je le recommande, c’est un jeune auteur bourré de talent! L’année dernière j’avais lu un autre jeune écrivain qui est venu chez nous, Christian Guay-Poliquin, et lui aussi j’ai adoré : Le fil des kilomètres et Le poids de la neige, qui a remporté le Prix du Gouverneur général. Et du côté anglais, j’ai adoré le recueil de poésie de Richard Harrison, On Not Losing My Father’s Ashes. J’étais ravie quand j’ai vu qu’il avait remporté le Prix du Gouverneur général, c’était très mérité.
6. Y a-t-il un livre qu’on devrait rendre obligatoire à enseigner dans les écoles francophones, selon vous?
Peut-être que ce serait un livre de Gabrielle Roy, comme La détresse et l’enchantement. C’est un très beau livre. Au Manitoba, en tous cas, je rendrais ce livre-là obligatoire.
Alice Côté Dupuis