Le REFC présente: Clara Lagacé, poète

21 février 2018
Entrevues portraits
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Elle n’a publié qu’un seul recueil de poésie, mais pourtant elle a déjà remporté le Lionel Shapiro Creative Writing Award en 2015. C’est la nouvelle recrue des Éditions David, qui a fait paraître En cale sèche. Rencontrée au 40e Salon du livre de Montréal, Clara Lagacé a accepté de se prêter au jeu et de répondre à notre questionnaire.

1. Quelles ont été des lectures marquantes pour vous?

Je lis beaucoup de poésie; la poésie de Patrice Desbiens, entre autres. La poésie d’Erika Soucy, aussi, sur qui j’écris mon mémoire en ce moment; donc j’ai un rapport quand même très proche avec ses textes. Je lis surtout de la poésie, et c’est sûr que j’ai lu tous les classiques québécois : St-Denys-Garneau, Marie Uguay, tout ça; ça a été les premiers recueils que j’ai lus, vraiment. Je lis de la poésie depuis que je lis et que ça m’inspire à écrire.

2. À quel moment avez-vous décidé de devenir auteure?

J’ai toujours écrit des petites histoires, et en arrivant à l’université à McGill où j’ai fait mon baccalauréat, je me suis impliquée dans une revue littéraire étudiante comme éditrice, donc de l’autre côté, mais ça m’a permis de voir un peu plus en profondeur le travail derrière l’écriture, et d’accompagner des auteurs dans leur première expérience de publication – très petite, c’est sûr, mais c’était quand même vraiment une belle expérience. Ça m’a donc donné le goût d’écrire plus moi-même, alors j’ai commencé à écrire en anglais, mais ça n’a pas fonctionné; c’est vraiment en français que j’écris et je pense que je vais toujours écrire en français.

3. Quel est votre mot préféré de la langue française, et pourquoi?

J’aime beaucoup la sonorité « ure », c’est vraiment un petit dada. Le son « ure » comme dans écorchure, aventure, lecture, démesure. Je pense que c’était « démesure », au début, mais maintenant je me suis rendu compte que c’était vraiment plus la sonorité que j’aime.

4. Quel serait pour vous un auteur incontournable de langue française?

Marie Uguay.

5. Est-ce qu’il y a un personnage fictif de la littérature que vous aimeriez rencontrer?

La petite moi aurait voulu rencontrer tout l’univers d’Harry Potter, on n’y échappe pas! Mais aujourd’hui, j’aime aussi beaucoup un auteur irlandais qui s’appelle Colm Tóibín, donc j’aimerais rencontrer à peu près n’importe lequel de ses protagonistes. Il y a un de ses romans qui a été adapté au cinéma, qui est peut-être un peu plus connu, qui s’appelle Brooklyn, et le personnage principal, la fille – la version du livre est vraiment meilleure, évidemment! –, j’aimerais beaucoup la rencontrer.

6. Quelle a été votre dernière lecture marquante?

Dernièrement, j’ai lu le plus récent recueil de poésie d’Andrée Lacelle, La Visiteuse (Prise de parole), et j’ai trouvé ça vraiment bien. C’est vraiment loin de ce qui m’intéresse d’habitude, alors ça m’a surprise d’être aussi intéressée par ça. C’est vraiment très épuré, beaucoup plus de recherche formelle, et j’ai trouvé ça intéressant! Il y a beaucoup de différents liminaires, beaucoup de renvois à l’intérieur du recueil.

7. Y a-t-il un livre qu’on devrait rendre obligatoire à enseigner dans les écoles francophones, selon vous?

Je pense qu’on devrait globalement mettre plus de poésie à l’école, et plus de poésie contemporaine. Parce que c’est vraiment facile de penser que la poésie, c’est juste Baudelaire, c’est juste Rimbaud; ça, je trouve ça dommage. Ce n’est pas que le contemporain est nécessairement meilleur que le classique, c’est juste que c’est sûr que les gens vont mettre la main sur un classique à un moment donné dans leur vie, alors ayons un peu plus de profs qui essaient de voir ailleurs et de stimuler la curiosité.

Alice Côté Dupuis