«La petite fille qui ne rêvait jamais» de Diya Lim: Croire en ses rêves
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La petite fille qui ne rêvait jamais de Diya Lim
Croire en ses rêves
L’imagination est plus importante que le savoir, disait le grand Albert Einstein, puisque le savoir est limité, tandis que l’imagination est infinie, elle n’a pas de frontières, ce qui permet de progresser et de provoquer l’évolution. C’est grâce à cette citation inspirante que l’auteure Diya Lim a réfléchi à la place que prend l’imaginaire dans la vie des jeunes d’aujourd’hui, ce qui a mené à l’écriture de La petite fille qui ne rêvait jamais, un album jeunesse publié aux Éditions L’Interligne.
Je me suis mise à y penser, et j’ai pensé qu’il voulait peut-être dire que si on a plein de connaissances, c’est bien, mais ce qu’on en fait de ces connaissances-là, je pense que c’est encore mieux. Parce que si on ne sait pas comment appliquer notre savoir ou notre savoir-faire pour inventer quelque chose pour améliorer notre situation, alors à quoi bon avoir toutes ces connaissances?, lance d’emblée Diya Lim, dont La petite fille qui ne rêvait jamais est la dixième publication.
Si la citation d’Albert Einstein, qu’elle a entendue à la radio, l’a fait réfléchir, ce sont aussi ses ateliers et animations scolaires avec des enfants de la maternelle jusqu’à la 6e ou 7e année qui lui ont inspiré cette histoire d’une petite fille savante, qui sait faire plein de choses et qui habite toute seule dans une bibliothèque abandonnée. La petite fille incarne le savoir : elle peut mémoriser beaucoup de données : des statistiques, des dates de naissance de poètes, la hauteur des grandes montagnes du monde ou la longueur des fleuves en kilomètres, par exemple. C’est une petite fille qui est très surdouée, mais arrive un moment où elle a tout lu dans sa bibliothèque, et elle se demande ce qu’elle va faire, maintenant qu’elle a tout lu. À partir de là, elle souhaitera inventer sa propre histoire, mais n’y arrivera pas.
Diya Lim s’est servie de ses propres observations durant ses rencontres avec les jeunes pour arriver à ce constat : on demande aux enfants dès la 3e ou 4e année d’écrire des textes, de rédiger des compositions, mais ceux-ci ont, bien souvent, une peur d’écrire. Quand on leur demande d’écrire, le professeur va leur montrer comment faire – introduction, sujet amené, conclusion, etc. -, on leur donne des stratégies, des processus d’écriture, mais d’où tire-t-on des idées? Ce sont souvent les questions que je me fais poser, et je leur dis qu’il faut se lâcher un petit peu et donner des ailes à son imagination.
D’où l’importance, dans La petite fille qui ne rêvait jamais, de l’apparition d’un deuxième personnage, à la toute fin : une souris aux lunettes rondes. Elle incarne l’imagination de la petite fille. Sans son imagination, la petite fille ne peut pas inventer. C’est vraiment le message que j’ai voulu passer par le biais de cette histoire-là, explique l’auteure, qui a à cœur de motiver les jeunes à faire confiance à leur propre imagination, puisque pour elle, tout commence par les rêves. C’est intéressant pour un enfant de rêver, parce qu’on crée une sorte de monde parallèle, et je pense que ça vient de là, l’invention : le pouvoir de rêver.
L’album jeunesse La petite fille qui ne rêvait pas, de Diya Lim, est illustré par Ninon Pelletier et est publié aux Éditions L’Interligne.
Alice Côté Dupuis
3 mai 2017