Requiem pour un trompettiste
Auteur.trice: Claude Guilmain
Dans la pièce de Claude Guilmain publiée par les Éditions L’Interligne, nous sommes à l’été de 1958, dans une petite ville canadienne sans nom, la canicule bat son plein de mercure, le scandale sera bientôt à la une de tous les journaux, le temps presse le pas, il faut trouver un faux coupable, un bouc émissaire… Ça ne vous rappelle rien ces administrations municipales qui essaient de camoufler leurs négligences qui font des vagues, qui font des morts ? Réfléchissez-y bien. Inspiré du scandale de l’eau contaminée de Walkerton, Requiem pour un trompettiste joue la carte du polar, ambiance glauque, langage cru, la sueur colle le mensonge sur la peau des gens les plus honnêtes ; pour s’en sortir vivant on est prêt à toutes les bassesses, à tous les compromis.
C’est le propre des grandes œuvres artistiques de mettre en scène les travers et les quiproquos de notre époque, de susciter la réflexion sur la complexité et les ramifications du mal qui s’insinue partout où l’homme recherche le pouvoir… qu’il soit économique ou politique. Ce texte théâtral est à la hauteur du haut-le-cœur de la population qui n’est plus indifférente et revendique la vérité (même si souvent elle ne sait qu’en faire) de ses dirigeants. L’heure est au déclin de l’empire canadien, actuellement plusieurs des instances municipales au Québec et ailleurs sont aux prises avec des flagrants délits de corruption, le scandale rôde comme un bon auteur qui, comme Guilmain, est précurseur et s’approprie ce propos aussi pertinent que dangereux.