Mémoire des villages engloutis.
La Voie Maritime du Saint-Laurent de Mille Roches aux Mille-Îles
Nicole V. Champeau
L’eau avança calmement, lentement, sans brutalité ni nuance. Progressivement s’effaçait la mémoire de Moulinette, Mille Roches, Dickinson’s Landing, Aultsville, Wales, Iroquois et d’une partie de Morrisburg. Maisons, chemins de fer, routes, églises, écoles, cimetières seraient engloutis. Et la magnifique chevauchée des rapides du Long Sault disparaîtrait pour donner lieu à une centrale hydro-électrique. L’année 1998 soulignait le quarantième anniversaire de deux projets : la Voie Maritime du Saint-Laurent et l’aménagement des rapides du Long Sault. L’auteur de Mémoire des villages engloutis porte un regard poétique sur ces événements qui ont marqué son enfance. Elle retrace la voie d’un grand rêve – celui des explorateurs français qui ont nommé en partie ces lieux. Elle raconte aussi l’histoire maritime de cette section du fleuve, entre Mille Roches et les Mille-Îles, alors qu’elle présentait un obstacle de taille à la navigation. Mémoire des villages engloutis exprime de façon urgente la détresse des gens et, à la limite, celle d’un fleuve qui a subi une blessure dont il n’arrive pas encore à se remettre. Le Saint-Laurent conserve le secret de mythes dont la portée demeure universelle et, dans la profondeur de son lit, les rapides du Long Sault qui autrefois avaient eu le pouvoir de faire rêver. Le texte témoigne d’un amour envers ce monde passé. Deuxième édition augmentée