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Lauréate, Prix du livre d'Ottawa 2004 - Non-fiction

Ma mère, ma fille, ma soeur nous plonge au coeur du drame personnel d'une adolescente d'origine kabyle vivant en France, déchirée entre les valeurs traditionnelles berbères et celles de son pays d'accueil. « La mariée n'allait pas tarder à rejoindre la chambre nuptiale où son mariage devait être consommé. Sa mère la conduisit devant la pièce où sa belle-mère l'accueillit avec beaucoup de fierté. [...] Toutes les femmes la regardaient avec une certaine envie. Dans quelques instants, elle allait recevoir dans son jeune corps encore pubère ce mari inconnu, mais pourtant accepté. Elle devait aussi être vierge, tout le monde en réclamait la preuve. Le père et les amis du marié amenèrent ce dernier à la porte, où sa mère le reçut avec amour. Elle l'embrassa, puis, lentement, sous le regard de tous les invités, il rejoignit timidement sa future épouse. Je regardais tous ces visages inquisiteurs. Qu'attendaient-ils? Toutes sortes de pensées me hantaient, quand tout à coup, les youyous me ramenèrent à la réalité : la mariée était vierge. [...] La mère entra dans la chambre et prit le drap taché de sang. Les invités se jetèrent sur le drap, le regardèrent et crièrent. [...] Les hommes tirèrent des coups de feu comme une éjaculation précoce et sauvage. Tout le monde était satisfait. La fête continua de plus belle.»