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La flore poétise la terre. Ne l’entendons pas banalement. La flore rend la terre habitable : tout lieu qui en est dépourvu est désert. Je n’hésiterai pas à en dire autant de la poésie, qui n’est pas non plus un ornement, mais la réaction spontanée devant la merveille qu’offre à profusion, à chaque instant, chaque point du monde que la sottise humaine n’a pas transformé en un enfer. La poésie donne une forme à la vie telle qu’elle s’offre à chacun à tout instant. Formuler sans fioritures le choc qu’on en éprouve alors, tel me semble le propre du haïku. En voici une anthologie changeante, selon le cycle de l’année qui figure en abrégé toute la vie. Robert Melançon Du brin d’herbe à l’arbre, en passant par les fleurs, les algues et les mousses, Dire la flore constitue le dernier volet de la trilogie qui avait débuté avec Dire le Nord et Dire la faune. Cinquante-sept auteurs nous font maintenant partager leur émerveillement face à la flore canadienne.