Les finalistes de la 65e édition du Prix Champlain sont dévoilés !
Ottawa, le 12 janvier 2024 – Le Regroupement des éditeurs franco-canadiens et ses organismes partenaires ont le plaisir d’annoncer les finalistes des volets adulte et jeunesse du Prix Champlain 2024.
Le REFC tient à remercier ses partenaires, le Secrétariat du Québec aux relations canadiennes, , la Maison des arts littéraires de Gatineau, le Salon du livre de l’Outaouais, Communication-Jeunesse et le Centre de la francophonie des Amériques pour leur collaboration dans le cadre de l’organisation du Prix Champlain 2024.
Éloges des jurys
Les jurys étaient composés de personnes issues de partout au Canada, aux parcours professionnels divers.
Finalistes volet adulte
La catégorie adulte englobe l’ensemble des genres littéraires : le roman, la nouvelle, le théâtre, la poésie, le récit et l’essai. La lauréate ou le lauréat du volet adulte recevra une bourse de 3 000 $ et pourra profiter d’une résidence d’écriture dans le cadre du Salon du livre de l’Outaouais, en février 2025.
Rivière-aux-Cartouches, nouvelles, Sébastien Bérubé :
Éloges du jury : Il y a dans Rivières-aux-Cartouches tous les mythes et le folklore nécessaires pour que ce village fictif demeure longtemps dans les mémoires. Avec aplomb et non sans poésie, Sébastien Bérubé propose ici un livre tout aussi cohérent que pluriel. Rarement un recueil de nouvelles a-t-il eu autant de souffle romanesque – un souffle comparable à tout le commérage qu’un bar de village peut laisser entendre. La langue de Bérubé est multiple, comme ses protagonistes : elle épouse les personnages nombreux qui mettent en lumière toute la diversité identitaire de l’Acadie, toutes les générations qui s’y racontent et tous les préjugés qui tantôt se déboulonnent, tantôt s’accrochent. Quelque part près de Restigouche et de Madawaska se trouve désormais Rivières-aux-Cartouches, un livre comme la fondation d’un lieu, d’un édifice littéraire. Si les voix qui ressortent de ces nouvelles sont tout aussi nombreuses qu’incomparables, une seule aura le luxe de la pérennité, et c’est celle de Sébastien Bérubé : un auteur qui fait corps avec les lieux qu’il habite, l’Acadie et la littérature.
Les oiseaux sacrifiés, poésie, Guillaume Lavoie :
Éloges du jury : Les oiseaux sacrifiés de Guillaume Lavoie est une œuvre remarquable qui transcende les époques par la puissance et la franchise de ses thèmes. L’auteur plonge audacieusement dans la monotonie d’un quotidien contemporain, dévoilant les vérités souvent dérangeantes qui se cachent derrière les apparences. L’exploration du mal causé par l’Église catholique résonne ici profondément, rappelant le rôle complexe et parfois oppressant de cette institution dans la vie des Canadiens. La structure ingénieuse de l’œuvre, divisée en trois grandes étapes représentant chacune un des sacrements de l’Église, offre une perspective unique sur l’évolution des gens d’une société. L’intrigue et les questionnements existentiels y apparaissent intemporels. Guillaume Lavoie s’affirme ici en tant que poète accessible et courageux provocateur. Il explore des terrains sensibles sans craindre de choquer, faisant de Les oiseaux sacrifiés une œuvre singulière qui marquera sûrement les esprits. Lavoie s’impose ainsi comme une voix contemporaine incontournable, capable de donner une nouvelle dimension à la poésie nord-américaine tout en interrogeant les fondements de notre société.
Mélamine méduse, poésie, Jonathan Roy :
Éloges du jury : On trouve dans Mélamine méduse la puissance du souffle acadien. Tant dans le ton que dans la forme et le rythme effréné, ce recueil nous happe dès les premières phrases et ne nous lâche pas. On retrouve dans le texte de Jonathan Roy l’expérience du poète qui continue d’asséner ses vers comme des directs au corps. On a envie parfois d’interrompre la quiète lecture que l’on ferait en temps normal de la poésie, c’est-à-dire souvent dans un coin, sans empressement, et de monter sur une table pour déclamer certaines de ses envolées les plus électriques. Car Mélamine méduse, c’est ça aussi : une poésie immédiate qui ne laisse pas indifférent. On se grise avec le rythme des mots et on termine la lecture repu, en se disant qu’on a déjà hâte d’y revenir. Une poésie tempête pour une période tout aussi turbulente. À lire à haute voix, ou pas, mais avec fièvre.
Finalistes volet jeunesse
La catégorie jeunesse englobe l’ensemble des œuvres destinées à un lectorat de moins de dix-huit ans, qu’elles soient romans, théâtre, poésie, récits ou albums. Le lauréat ou la lauréate du volet jeunesse recevra une bourse de 3 000 $ et participera à une tournée scolaire au Nouveau-Brunswick, dans le cadre de la tournée « Lire à tous vents » organisée par Communication-Jeunesse.
Prise deux, roman, Pierre-Luc Bélanger
Éloges du jury : Ce roman n’est pas qu’une histoire d’amour ! Le jury a craqué pour la note d’espoir qui reste malgré tout à l’issue de cette intrigue. Également pour la double culture qui y est représentée, pour l’aspect politique qui s’y glisse sans toutefois que le propos soit moralisateur. Tout en douceur, deux façons de vivre le deuil y sont décrites avec un réalisme tel que les lecteurs et lectrices peuvent s’y identifier. Touchant !
Un bisou coquelicot, album, Marie-France Comeau et Jean-Luc Trudel
Éloges du jury : Un bisou coquelicot, c’est comme une musique nostalgique qui n’est pas mièvre. Cet album respire la tendresse intergénérationnelle. Dosage parfait de texte et d’illustrations, il donne à voir un point vu original et tout simplement magnifique. Doux !
Les voies du slam, récit, Claudia Lahaie
Éloges du jury : Ici, c’est la composition du récit qui a séduit le jury, de même que le choix judicieux du lexique, qui joue un rôle important puisqu’il permet aux trois personnages de faire entendre chacun sa voix propre. Ces trois histoires sont en outre d’un réalisme touchant.