«La maison du vieux Tom» de Lise Tapp : La fuite vers le haut

21 février 2018
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La maison du vieux Tom de Lise Tapp

La fuite vers le haut

Malgré tout ce qu’on voit aux nouvelles, à la télévision, et ce qu’on côtoie au quotidien, les belles personnes existent, nous dit Lise Tapp dans son nouveau roman, son tout premier à être publié. Dans La maison du vieux Tom, paru aux Éditions La Grande Marée, l’auteure met de l’avant des personnages inspirants, deux bonnes âmes qui, au-delà de l’histoire d’amour qu’ils vivront, s’aideront à s’élever vers le haut plutôt qu’à s’écraser.

Débutant au début des années 1970 à Québec, ce n’est qu’au tout début des années 1990 que le roman nous mènera à La maison du vieux Tom, sur le bord de l’eau, après que Maude, son personnage principal, ait terminé des études en Beaux-Arts et qu’elle ait été mariée pendant sept ans à un homme qui ne l’aimait pas vraiment, mais à qui on avait promis une avancée professionnelle en échange de cette union. C’est la famille de Maude qui avait orchestré ce mariage afin de détourner la jeune femme du milieu des arts. Bien que son mari lui avoue l’affaire, il affirme ne pas vivre une vie malheureuse pour autant. Mais elle, elle refuse, puisqu’il ne l’a pas épousée par amour, mais pour l’avancement de sa carrière. Ils se séparent, et Maude s’en va vivre sur les bords du Saint-Laurent, dans un coin bien tranquille. C’est là qu’elle va rencontrer l’amour véritable et il arrive bien des aventures, mais au début, Tom – qui vit sur l’île en face de chez elle – est un peu son maître à penser, son guide spirituel, explique Lise Tapp.

Maude, c’est une femme vraie, une femme déterminée. Elle ne peut pas supporter que son mariage ait été organisé et continuer à vivre comme si de rien n’était. C’est quelque chose qui est parti sur des bases qui étaient loin d’être solides, donc elle préfère arrêter ça maintenant, ajoute l’auteure, qui précise qu’en déménageant sur le bord de l’eau, son personnage pourra se remettre à la création, mais que pour redevenir la Maude artistique du début des années 1970, elle aura besoin de retrouver confiance en elle. Et cette confiance, c’est par Tom qu’elle viendra : Il va lui faire découvrir la méditation, la visualisation et des techniques afin de l’amener à voir que les ressources qu’on a à l’intérieur, on peut aller les chercher. Il va lui montrer à aller chercher à la source même. On a tout ce qu’il faut en nous pour trouver notre chemin.

Ayant elle-même pratiqué durant de nombreuses années la méditation, le hatha yoga, la sophrologie et même des exercices tibétains, Lise Tapp s’est inspirée de sa recherche de spiritualité pour créer la relation particulière qui s’établira entre ses personnages. Moi, je travaille sur la conscience, et je dénonce l’inconscience. Je vais toujours parler de personnages qui sont beaux. Parce que les laids, on leur donne déjà assez d’espace; les êtres orgueilleux, les malhonnêtes, je ne les veux pas dans ma vie, alors je ne les veux pas dans mon écriture. Dans mes histoires, je veux toujours que ce que mes personnages vivent nous apprenne à grandir, à devenir plus conscients, plus tolérants, avance Lise Tapp, qui souhaite amener les gens à réfléchir, à ne pas juger et à accepter les différences.

Pour ce faire, l’auteure a grandement misé sur la psychologie de ses personnages. C’est d’ailleurs ce que Jacques Ouellet, éditeur et président fondateur des Éditions La Grande Marée, a apprécié en premier à la lecture du roman : les bonnes descriptions, autant physique que psychologique, des personnages, ainsi que la façon de développer tout en profondeur et en intériorité leurs relations entre eux. De plus, lorsqu’il a demandé à une correctrice de réviser le manuscrit, celle-ci a avoué à M. Ouellet qu’à un moment, elle avait oublié ce qu’elle était supposée faire, puisqu’elle était trop absorbée dans sa lecture, ce qui prouve que La maison du vieux Tom est aussi captivant que maîtrisé.

Du reste, on peut certainement dire que l’objectif de Lise Tapp est atteint, puisque Jacques Ouellet considère que La maison du Vieux Tom est un roman qui fait réfléchir, qui te fait poser des questions à toi-même, qui te propose des questionnements. Je suis pas mal certain que les lecteurs vont se questionner eux-mêmes sur leur propre vie, par rapport à ce qu’ils ont lu. Ce n’est pas du prêt-à-manger, il faut que le lecteur réfléchisse et analyse tout ce qu’il lit. Pour l’auteure, qui considère que ce genre d’histoire et de réflexions, ces lectures qui mènent à des prises de conscience ont leur place dans la société d’aujourd’hui, c’est mission accomplie. Je vais toujours avoir envie qu’on aille vers le haut, jamais vers le bas.

Le roman La maison du vieux Tom, de Lise Tapp, est publié aux Éditions de la Grande Marée.

Alice Côté Dupuis
21 février 2018